(extrait)
A video of the performance of ‘Shuopoka’ https://youtu.be/c1keZ6gPdhM?si=6q_kNDiCh9Kgyxkz
Shuopoka | La Chenille |
Korar matete tar kono katteneyiar | Une campagne aride, déserte.Ici pas de nourriture pour elle. |
Edike cejader katto, prantore prantore, cei, koto ku dedanob, sujo gire pekaï, ta ra kin tu hâ(n) koreida ece, tadernish, sashenish, shashe batash, bishogondi. | Ceux dont elle est la proie, tous ces démons minuscules qui errant dans les champs, restent gueule béante, attendant l’instant propice, empoisonnant l’air de leur haleine. |
Tai shuopoka, moi tasham nepai boule, urthe (grimper) shurukolo (commencer) | Alors, dès qu’elle rencontre une échelle, la chenille se mit à grimper. |
Protom (première) dhape (marche) poshote (arriver) echino (encore) onek (beaucoup) deri (loin) | Elle est encore loin du premier barreau |
Aj târ, eroâ, eroâ etai, gagbarti (tambour) baje (sonner) kun bashonâr, jonite shushuri, monehoi ârubacâr, por bobuji ashekotau, hoitapro jabuti shirôtecol lubule. | Ainsi aujourd’hui, dans le foisonnement de ses soies, résonnent les tambours d’un désir fou qui titille sa vulve. Elle imagine la venue de nouvelles étapes d’une toute autre vie. Qui sait! Peut-être est-elle en train de se métamorphoser en papillon ? |
Grameriam (village) brakocom hakore (sans logis) havate (crève-la-faim), godulia loe, jaloheici drish shotadekte. | Nous sommes une poignée de sans-logis, de crève-la-faim, tous du même village, qui, rassemblés à la lueur du crépuscule, observent la scène. |
Shesh dape pônculi, djakun rat-trinambe, takun shishir snik totai, ogunti (innombrables) halo (lampes) shei shamianâr (voûte du ciel), !shombe tarabeo | Parvenue au dernier barreau de l’échelle, à peine la nuit tombée et tout étonnée de se sentir si seule sous l’immense et solennelle voûte du ciel qu’illuminent des milliers de chandelles, ne va-t-elle pas perdre conscience, frissonnant d’une fraîcheur nouvelle. |
Texte de Lokenath Bhattacharya (tous droits réservés)
Musique de Daniel Schell.
Oeuvre pour choeur créée en 2001 par le Choeur de Namur dirigé par D. Menier.