Neige de Soleil Fr

   L’amour         Neige         de             soleil

Neige de soleil

Présentation Courte

Creation du nouvel opéra de Daniel Schell:

‘Neige de Soleil’

Le voyage de Christian Dotremont en Laponie

sur poésie et logogrammes de Christian Dotremont

Neige de Soleil a été créé le 27 Mai, 2016 au Théatre Poème, Bruxelles

dans le cadre du Festival Ars Musica

Opéra

Musique Daniel Schell

Livret Daniel Schell, basé sur l’œuvre de Christian Dotremont

Présentation

Version 009 du 30 04 2017

Audio-Visuel

”Amour, Neige de Soleil’ en représentation, Juin 2016.

Video sur YouTube: ‘Amour, Neige de Soleil’

‘Amour, Neige de Soleil’ enregistré au Studio Igloo, Bruxelles, Octobre 2015

Video sur  YouTube : ‘Amour, Neige de Soleil’

Son sur SoundCloud ‘Amour, Neige de Soleil’

Argument 

Le 4 Mai 1976,. Christian Dotremont- poète, graphiste et fondateur du groupe CoBrA- 54 ans, part en Laponie accompagné d’une jeune étudiante, Caroline G, que nous appelons ici l’Accompagnatrice. Intéressée par son œuvre, elle termine un mémoire sur lui à l’Université de Bruxelles. Elle va partager son voyage, qui les amènera en Laponie où ils séjourneront deux semaines dans une auberge.

La mauvaise santé de Christian ne lui permet pas de porter ses valises. C’est donc l’Accompagnatrice  qui les porte et s’occupe par ailleurs des courses, de la poste, veille à ce qu’il se repose chaque après-midi, à ce qu’il retrouve l’énergie de faire notamment des promenades etc.. A cette époque, et depuis longtemps, la santé de Dotremont n’est guère brillante. Il marche excessivement lentement, n’effectue  que de très courtes promenades, qui durent maximum cinq minutes. Il  doit s’arrêter souvent pour retrouver son souffle. Sa vie est en danger. Chaque instant de vie est vécu comme le dernier, comme s’il savait que ses jours sont comptés.

La journée, Christian travaille à ses poèmes, qu’il traduit graphiquement en ses fameux « Logogrammes ». Ces logogrammes sont une sorte de calligraphie libre qui traduit le texte de sa poésie. Un lecteur averti comme Guy Dotremont, frère de Christian, peut d’ailleurs déchiffrer et recréer ces textes au départ du logogramme. Le mouvement est toutefois libre, et cela est typique du mouvement Cobra que Christian a fondé. On peut presque parler d’un mouvement d’action-painting à la Jackson Pollock, sauf qu’ici il y a un contenu littéraire derrière les symboles.

Christian trace également logogrammes en situation : les « logoneiges » précisément, dans la neige magnifique de la Laponie.

Les scènes de logoneiges seront la partie culminante de cet opéra. Christian les trace avec un bâton, de diverses manières, notamment en s’y roulant …

Construction du livret

Le livret conte une journée de Christian D., reflétant heure par heure un quasi rituel. Matin écriture, midi repas, après-midi sieste, promenade, visite au café local.

L’œuvre est un opéra pour un seul chanteur. La pièce se déroule dans une chambre de l’auberge. Sur la droite, une porte virtuelle ouverte sur l’autre chambre, celle de l’accompagnatrice, avec laquelle il parle fréquemment.  Les actions de performances ‘logo-neiges’ ont lieu dans une partie de la scène réservée à la neige.

La construction insiste sur les idées chères à Dotremont, notamment le sens de la spontanéité, du jeu, de la répétition et de l’éphémère. Les notions de répétition et d’éphémère joueront un rôle prépondérant dans la musique et la construction générale de la pièce. Dotremont est un poète qui exagère l’écriture naturelle et la rend picturale. Sa page blanche peut être de la neige, et dans ce cas, il y a démarche de land art.

Il répète avec l’Accompagnatrice des actions, par exemple des prises de vue, absolument identiques dans les détails de leur déroulement, d’un voyage en Laponie à un autre (il en fera onze). Même entrée et comportement au bar local,  même menu, même angle de vue photographique d’un voyage à un autre, mêmes attitudes.

A part cela, il est très drôle et remplit sa vie et ses dires d’humour. Il y a un mélange de gravité et d’humour, d’insistance et de précarité, un espace du peu et du beaucoup dans un même temps.

Les textes sont empruntés, à ses poèmes, ses écrits, aux titres de logoneiges et logogrammes de cette même époque.

« Pour un rien plein »

Le logoneige ‘Pour un rien plein’ revient comme un leitmotiv. Il le trace à de nombreuses reprises.

« Notre temps compte-t-il un événement positif, c’est la découverte du rien plein par une réunion imposante quoique peu visible… » (Strates, 1963). « Pour un Rien, Plein » est expliqué en grande partie par le  texte de « Nous n’avons rien à faire de l’Au-delà ». Guy Dotremont me l’explique  oralement comme suit :

« La plaine enneigée de Laponie est un vide, mais ce  vide se remplit vite…un calme immense, un rien l’anime, un peu de vent fait trembler un brin d’herbe et  l’espace est plein » .Cette vision semble très proche du vide bouddhiste pourtant, d’après Guy Dotremont encore, Christian Dotremont n’aurait pas manifesté un intérêt spécial pour le bouddhisme

Figure 1 « Pour un Rien Plein », logoneige, 1963, (Extraits de Revue  Strate No1, Photo Christian Dotremont)

Acteurs

Christian Dotremont, baryton , chanté par Gregory Decerf

Eventuellement, l’Accompagnatrice, actrice (danseuse?),  muette, présente ou non

Musiciens :

Quatuor à cordes, ‘Quatuor Tana’

Le Quatuor Tana se spécialise dans l’interprétation de compositeurs contemporains.

Les musiciens sont :

Antoine Maisonhaute, violon 1

Ivan Lebrun, violon 2

Maxime Desert, alto

Jeanne Maisonhaute, cello

Production de 2016

Théâtre Poème, dir. Dolores Oscari

Ars Musica festival, dir. Bruno Letort

Mise en scène : Pascal Crochet

Traitement graphique des logogrammes : Simona Gropeneanu / Infographie: Marie Kasemierczak

Partitions: Clic Music

Scenographie : Alicia Jeannin – Lumière : Florence Richard  Decors: Benoît Francart

Construction de la composition

La pièce alterne entre monologues en Sprechgezang, parlés-chantés, et mélodies.

Les mélodies sont écrites sur les poèmes qu’il écrivit plus ou moins en même temps, au cours de l’année 1976. Ceux-ci sont principalement issus de ‘logogrammes’ et surtout de ‘logoneiges’. Les textes des logoneiges, par nécessité, ne sont constitués que de quelques mots, alors que ceux des logogrammes contiennent parfois trois pages.

La construction musicale reprendra celle que j’ai déjà utilisée dans ma précédente pièce ‘Digue’ écrite elle aussi sur un poème de Dotremont. Je reprends les logogrammes/neiges et les traduis musicalement par des actions de cordes, principalement de violoncelle. Le procédé est fréquemment utilisé mais pas tout le temps. Les graphiques de logogrammes servent de thèmes pour la partition. Ils sont traduits en mouvements analogues: des mouvements ‘Cobra’ en somme. Ces thèmes graphiques, sont traités en solo ou en voix multiples, canons et autres enchaînements. Ils sont ensuite englobés dans divers types d’harmonisations.

Decor

Chaise, table, lit, poêle, valise

Suggéré: La chambre de Dotremont communicant, par une porte ouverte, avec une chambre invisible, celle de l’accompagnatrice .

Extérieur suggéré: paysages de neige et village d’Ivalo

Photos des logo-neiges/grammes, par Caroline Ghyselen, et d’autres photographes, Radomir… ,.

Les Logoneiges

Figure 2 Chistian traçant le logoneige « Ici ma terre d’élection mon village de vagabond »  (1) (Photo Radomir 1973 p186 Guy Dotremont

« Serpent de neige sifflant au soleil » est un texte de logogramme particulièrement marquant, que Christian trace dans la neige. Caroline Ghyselen en rapporte l’exécution dans les trois photos ci-dessous.

Figure 3 Christian traçant ‘Serpent de neige sifflant au soleil (1) 1976. (Photo Caroline Ghyselen)

Figure 4 Christian traçant ‘Serpent de neige sifflant au soleil (2) 1976. (Photo Caroline Ghyselen)

Figure 5 Christian traçant ‘Serpent de neige sifflant au soleil (3) 1976. (Photo Caroline Ghyselen)

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Notes de Daniel Schell’